Les stéréotypes filles-garçons, sources d’inégalités dans le sport, les loisirs et la santé

Tribune publiée dans le "Huffington Post", le 30 janvier 2014.

Le 1er février prochain auront lieu les « 24 heures du sport féminin ». Une occasion de revenir sur l’un des terreaux des inégalités dans le sport: les stéréotypes filles-garçons.

Lieux d’épanouissement et de développement personnel, les pratiques de loisirs contribuent cependant dès le plus jeune âge à la construction d’identités et de normes corporelles féminines et masculines figées, et donc aux inégalités de genre. Le sport, en particulier, pâtit d’une vision naturalisante: selon un stéréotype dominant, les différences biologiques et les goûts innés des enfants les orientent vers telle activité et les éloignent de telle autre.

Or, les pratiques sportives des filles et des garçons restent, à l’instar des pratiques culturelles, des activités stratifiées en termes socio-économiques, culturels et genrés. Cette réalité est masquée par une illusion de mixité, elle-même nourrie par l’omniprésence d’un discours universel et méritocratique sur les « valeurs du sport ».

De fait, filles et garçons ne font pas les mêmes sports, et toute transgression suscite la suspicion. La pratique, par un garçon, d’un sport dit féminin sera plus mal vue que l’inverse: au soupçon de défaillance de virilité s’ajoute celui de l’homosexualité, moins admise lorsqu’elle est masculine.

Les modalités de pratiques varient elles aussi selon le sexe: la compétition sportive (comme la compétition scolaire puis professionnelle) et l’exploit sportif sont censés être surtout masculins, ce qui n’est pas sans conséquence en termes d’inégalités hommes-femmes à l’âge adulte (carrière, salaire, confiance en soi, etc.). Les garçons sont aussi incités à développer des qualités de force, de rapidité et de résistance à l’effort, et les filles à être adroites, gracieuses et agiles.

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