J’étais l’invitée de Nathalie Lévy sur BFM TV, le 9 juin 2014, pour évoquer les conséquences politiques, pour le Front National, des propos de Jean-Marie Le Pen sur Patrick Bruel. Au-delà du fait que ces propos sont très graves et que le Président d’honneur du FN a déjà été condamné 9 fois pour des paroles de ce type, la question était d’évaluer le tort qu’ils pourraient faire à Marine Le Pen.

A la question : « Jean-Marie Le Pen n’est-il pas le pire ennemi politique de Marine Le Pen ? », j’ai répondu que non, d’autant que cette dernière n’a pas condamné ce qu’a dit son père. Elle a certes parlé d’une « faute politique », mais pour regretter le fait qu’il n’ait pas, selon elle, anticipé les interprétations de ses propos et de leurs éventuelles conséquences pour le parti.

En réalité, le principal effet de cet « événement », c’est le buzz médiatique ; en cela le FN est gagnant. L’autre effet possible est que cela va servir Marine Le Pen dans sa stratégie de normalisation pour former un groupe politique au Parlement européen.

La tentation de la « plaisanterie » qui flirte avec l’antisémitisme, c’est un retour du refoulé chez J-M Le Pen, une manière de critiquer la conquête du pouvoir par le FN (lui était avant tout un tribun, il ne voulait pas vraiment gouverner), une manière de dire à sa fille : « n’oublie pas d’où tu viens ».