Affaire W. Sagnol : le sport n’est pas un « monde à part »

Tribune co-écrite avec Julian Jappert et parue dans "L'Express", le 14.11.14

Depuis quelques jours, les réactions se multiplient pour dénoncer les propos de Willy Sagnol sur les  » footballers africains « . Une société qui débat et qui exprime ses idées est une société plus saine. En particulier, certains commentateurs ont ainsi eu l’impression que les instances dirigeantes du football, entre autres, niaient le problème du racisme et des discriminations liés à l’origine, réelle ou supposée, ou à la couleur de peau.

En réalité et comme souvent, les choses sont plus complexes. En effet, cette polémique jette une ombre sur toute une série de dispositifs que le football français et européen s’est efforcé de mettre en place, précisément pour combattre les violences verbales, physiques et symboliques contre les minorités et contre les femmes, qui méritent d’être mieux connus (Cf. Les actions de l’UEFA avec FARE, de la FFF avec sa Fondation et de nombreuses bonnes pratiques mises en avant par notre think tank par exemple).

Il ne s’agit pas, pour autant, de minimiser les propos tenus par Willy Sagnol. En tout état de cause,  » le sportif africain  » n’existe pas. Assigner des individus à des identités de groupe immuables, via l’instrumentalisation d’une biologie sacralisée, revient à considérer certains d’entre eux comme inférieurs. Pour paraphraser Françoise Héritier, toute catégorisation crée une hiérarchisation : c’est là l’un des fondements majeurs du racisme, mais aussi du patriarcat. Les individus sont tous le produit d’histoires, de cultures, de parcours différents (…).

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