L’exception qui confirme la règle

Publié le 01 décembre 2010

Dans une école primaire (publique) de la banlieue toulousaine, une professeure des écoles stagiaire vient d’être démise de ses fonctions par le rectorat pour avoir refusé d’enlever son voile islamique en classe. Elle se serait convertie à l’Islam depuis son admission au CAPÉ, en 2001, et n’aurait, entre temps, pas enseigné pour cause de congés maternité et parentaux.

On peut s’interroger sur les motivations de cette jeune femme qui, en choisissant une carrière d’enseignante dans le public, ne pouvait s’attendre à une autre décision de la part de sa hiérarchie et qui, malgré tout, passe – et réussit – le concours sélectif du CAPÉ. Sont-elles avant tout communicationnelles, voire victimaires ? Car, comme le note Le Figaro, « le principe de neutralité s’impose aux agents publics dans l’exercice de leurs fonctions et leur interdit d’exprimer, de matérialiser, d’extérioriser leurs croyances religieuses ». La loi et la Constitution le rappellent et « nul n’est censé ignorer la loi », surtout pas les fonctionnaires.

Selon le quotidien, qui cite le rectorat, « l’intéressée a accepté le verdict de l’académie de Toulouse avec beaucoup de dignité et de responsabilité (…), elle n’a montré aucune volonté de monter cette affaire en épingle, elle savait ce que sa décision impliquait dans sa vie professionnelle et publique ». Ni scandale, ni provocation, ni prosélytisme, donc… Rien qu’un « choix » assumé.

Mais l’on s’interroge surtout sur l’intérêt réel, pour les médias et l’opinion publique, de s’attarder sur ce cas, qui n’est pas isolé, mais rarissime. Quel sens cela a-t-il de tourner l’objectif médiatique vers cette femme plutôt que vers tous ceux et toutes celles qui, bien que croyants et pratiquants de toutes religions, adoptent sans problème les principes laïques en vigueur dans la fonction publique ? Ajoutons que cela est possible grâce à l’existence de règles strictes, mais surtout très claires… Qui ont donc besoin d’exceptions pour être confirmées.