« Trump-Biden : un débat à l’image de la campagne »

Publié le 12 octobre 2020

Le 30 septembre 2020, j’étais l’invitée d’Yves Calvi dans la Matinale de RTL, à propos du premier débat entre Donald Trump et Joe Biden.

Le premier débat de la campagne présidentielle aux États-Unis a été électrique. Il s’est déroulé dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 septembre à Cleveland, dans l’Ohio. Selon Marie-Cécile Naves, directrice de recherches à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), le débat a été « à l’image de la campagne, c’est-à-dire de plus en plus tendu, de plus en plus violent ».

Outre Donald Trump « qui a fait du Trump », Joe Biden s’est illustré avec des invectives à l’intention de son adversaire et notamment un : « Tu vas la fermer, mec ? ». Pour la spécialiste des États-Unis, Biden a été « très combatif ». « C’est l’image d’un ‘Sleepy Joe’ qui s’effondre », déclare-t-elle au micro de RTL. « Sleepy Joe », qui signifie « Joe l’endormi », est l’un des surnoms donnés par Donald Trump à son adversaire pour le disqualifier auprès de la population.

Trump insiste sur le vote par correspondance

De son côté, le correspondant de RTL aux États-Unis Philippe Corbé regrette un débat « minable » et « insupportable à regarder », dans un pays qui se vante pourtant d’être « la plus grande démocratie du monde ». Pour lui, Trump a surtout cherché à plaire à sa base : une stratégie qui pourrait lui être néfaste puisqu’il doit encore convaincre les électeurs modérés. « Biden a entre 6 et 9 points d’avance dans les sondages », assure-t-il.

Le président américain a également manqué de clarté sur certains enjeux comme le climat ou la nomination d’un nouveau juge à la Cour suprême, estiment les deux spécialistes. En revanche, il a insisté « très lourdement sur le vote par correspondance« , estime Marie-Cécile Naves. Donald Trump assure en effet que les risques de fraude sont importants, même si de nombreux spécialistes soutiennent le contraire.

« Son intérêt c’est que le scénario de 2016 se reproduise, que les démocrates s’abstiennent », explique la directrice de recherches à l’IRIS. Selon elle, les républicains devraient avoir plus tendance à se déplacer aux urnes dans ces conditions.