Biden, le retour du multilatéralisme ?
Publié le 19 juin 2021Le 11 juin 2021, j’étais interviewée pour le journal d’ARTE sur le voyage européen de Joe Biden. J’ai expliqué que celui-ci était partisan d’un multilatéralisme modéré au niveau international, tant que les Etats-Unis gardent le lead.
Objectifs de Biden :
– Sur la forme :
Les USA de Biden veulent rassurer leurs alliés traditionnels après le chaos et l’agressivité de Trump
Un mot d’ordre du G7 et du sommet de l’OTAN : l’apaisement.
– Sur le fond :
– Rester unis et le montrer, le mettre en scène.
– Le lien transatlantique est là. On réaffirme les valeurs communes, l’alliance, etc.
Confiance réciproque ? Biden a décidé le retrait des troupes américaines en Afghanistan, d’ici le 11 septembre, sans concerter ses partenaires de l’OTAN.
Il y a des sujets de désaccord mais on était surtout là pour reprendre ses marques, après 4 années de trumpisme.
Attentes réciproques de l’Europe et des États-Unis ?
– Est-on d’accord sur tous les sujets ? Non
1) Nouvelles compétences de l’OTAN : la lutte contre les cyber-menaces (notamment russes) et même la sécurité dans l’espace et grâce au déploiement dans l’espace : terrorisme mais aussi climat, etc.
– La sécurité est entendue au sens large
2) Chine : Biden a besoin d’alliés. Alliance des démocraties
– Oui de l’Europe sur contenir la Chine sur le commerce, les TIC et la Covid.
– Sur le militaire, un peu moins. Car les Européens sont peu concernés.
3) Autre sujet, porté notamment par le président français : le désarmement. Et il veut être parti prenante des discussions USA-Russie par exemple.
Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, certes il y a une réduction générale des stocks de têtes nucléaires dans le monde, un plus grand nombre d’entre elles ont été déployées auprès de forces opérationnelles. Ce qui, comme l’explique « Le Monde », est inédit depuis la fin de la guerre froide. Chine, Inde, Pakistan… Corée du Nord.
4) Russie :
– C’est la raison d’être de l’OTAN au départ) : on rappelle que Biden rencontre Poutine mercredi. Or la Russie a aussi augmenté son stock nucléaire militaire global. Certes, les USA et la Russie ont prolongé in extremis en janvier, pour 5 ans, le traité New Start. C’est un traité pour la transparence plus que pour la limitation des armes nucléaires.
– La Russie a annexé la Crimée en 2014 et soutient les séparatistes pro-russes dans l’Est ukrainien.