Keynote à l’Assemblée nationale sur le masculinisme (22 octobre 2025)

Publié le 26 octobre 2025

Le 22 octobre, j’ai fait une keynote à l’Assemblée nationale, en amont de la Conférence internationale sur la diplomatie féministe. Mon propos portait sur le masculinisme dans le monde et la menace qu’il fait peser non seulement sur les droits des femmes, mais aussi sur la démocratie et l’État de droit en général.


C’est à la fois un agenda politique très préparé, une stratégie de communication redoutablement efficace (dans le récit comme dans les techniques de viralité qui ont fait des médias alternatifs les médias dominants), et un style de leadership qui allie intimidation, menace, insulte.

La remise en cause des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est un projet de société autoritaire global. L’exemple des lois contre l’avortement, dans la moitié des États fédérés aux États-Unis, est emblématique : elles remettent en cause, aussi, la liberté de circulation, le principe d’assistance à personne en danger, le droit à la santé, et elles encouragent à la dénonciation.

Le masculinisme est lucratif

La viralité misogyne en ligne nourrit, par ailleurs, des empires financiers. On ne peut pas analyser ces phénomènes en faisant l’impasse sur leur modèle économique. Ces réseaux sont financés par une « internationale anti-genre » mais rapportent aussi beaucoup. L’idéologie et le but lucratif se rejoignent donc.

Pour les combattre, il faut de l’argent, public et privé, qui finance la recherche en études de genre, afin de documenter le phénomène et de mesurer l’impact des politiques publiques destinées à contrer les attaques à l’égard des droits et des libertés. Il faut aussi œuvrer à une viralité du discours sur les droits. Donc investir massivement les relais numériques, financer des podcasts et les streams féministes. Il est également majeur de défendre à tout prix la régulation de l’IA et des réseaux sociaux.