« Go West, young man »… Mais Washington d’abord !

« Dites à Obama de ne plus toucher à votre salaire ! » ou encore « Aidez-vous à mettre un terme à la ‘croisade’ fiscale d’Obama ! » figurent parmi les principaux slogans, en mots, en photos et en vidéos, de la page d’accueil du site Internet de Liberty Central, le jeune think tank pro-Tea Party de Virginia Thomas.

Outre ceux de la liberté individuelle et de la fierté nationale, ce sont les champs lexicaux de l’espoir et du combat qui frappent le plus : dans presque tous les articles ou encarts publicitaires destinés à récolter des fonds est privilégiée l’idée selon laquelle le peuple américain ne peut compter que sur lui-même (et qu’il dispose de plus de ressources qu’il ne croit), et ne pas se reposer sur les élites politiques pour vivre heureux.

« Change : we can believe in »

Toutefois, la thématique principale des portails web des Tea Parties demeure les élections du 2 novembre prochain : appels à la mobilisation électorale (« plus que X jours avant le vote »), leçons d’éducation civique (« à quoi sert le Speaker ? (…) Il a beaucoup de pouvoir ! ») et petit zest de théorie du complot (« comment le Congrès actuel vote toutes les dépenses qu’il peut avant les élections ») pour que la recette soit complète.

Ces informations sont bien évidemment liées : le mouvement souhaite inciter les sympathisants à se rendre dans les bureaux de vote pour faire passer ses idées et, ainsi, empêcher les politiciens de l’establishment, dont l’argent public brûlerait les doigts, de garder les rênes du pays.

En ce sens, tout ceci semble contradictoire avec l’idéal individualiste libertaire ou libertarien des Tea Parties. Mais tant que les institutions seront ce qu’elles sont, ils doivent bien faire avec… Et donc s’en servir. Ce n’est pas parce qu’ils récusent le système politique actuel, traître selon eux à l’esprit des Pères fondateurs, qu’il lui tournent le dos, sinon, estiment-ils (et c’est là que leur obsession des intérêts particuliers refait surface), la situation, surtout fiscale, des entreprises et des honnêtes citoyens américains ne fera qu’empirer. 

Il leur faut donc tout d’abord prendre le pouvoir… Pour le transformer. De fond en comble.