Les candidates des Tea Parties : un nouveau féminisme ?

Un féminisme (ultra-)conservateur : voilà un bel oxymore qui mérite d’être creusé… Le débat est lancé outre Atlantique.

Certains auront en effet remarqué que les candidats des Tea Parties aux prochaines élections de mi-mandat, aux Etats-Unis, sont souvent des candidates. C’est moins vrai chez les Républicains « traditionnels » – mais ça l’est davantage chez les Démocrates. Le côté très « local », la stratégie de proximité des Tea Parties expliquent, structurellement, cet état de fait.

Ces femmes n’ont, comme on le dit familièrement, pas leur langue dans leur poche (parfois à leurs dépens, d’ailleurs). A l’occasion, elles vont même plus loin que les hommes dans la provocation et la radicalité. Dans un article du Monde daté du 23 octobre 2010, la correspondante du quotidien à Washington, Corine Lesnes, évoque ainsi les « sound bites » (petites phrases) très « viriles » employées par ces dames, qui tournent souvent autour du dilemme suivant : en avoir ou pas. Bien que femmes, elles se targent « d’en avoir », contrairement, selon elles, à tous les représentants de la gent masculine, en particulier leurs adversaires politiques – républicains ou démocrates. Ces propos sans fard, sur le fond comme dans la forme, seraient pour elles un moyen de s’affirmer et de se démarquer – dans tous les cas, de se faire entendre.

 La journaliste rappelle que le parti républicain a surnommé ces dames qui n’ont pas froid aux yeux les « mamas grizzlis », en référence à Sarah Palin qui, dans un récent documentaire sur l’Alaska, est filmée à deux pas d’un de ces ours sauvages des régions froides d’Amérique du Nord. Rappelons-nous que Mrs. Palin a pratiqué la chasse et que le surnom qui lui avait été donné, lors de la campagne présidentielle, était « the pitbull with lipsick » (« le pitbull avec du rouge à lèvres »).

Alors, exit la « hockey mom » (le mère modèle de l’Amérique profonde qui accompagne ses enfants à leur entraînement de hockey, est une épouse parfaite et fait des cookies entre deux séances de ménage ou de courses) ? Pas nécessairement…

Car outre la promotion de la femme au foyer, le rejet de l’avortement, de la contraception, de l’amour hors mariage, de l’homosexualité et de l’enseignement du darwinisme à l’école ne constituent pas, a priori, des thèmes très féministes !…