Participation au Colloque introductif de l’Open de tennis Gaz de France-Suez : « Médiatisation du sport féminin », Paris

Communication intitulée : « Gouvernance, pratiques et représentations du sport féminin ».

 

Résumé :

Bonjour à tous,

Le réseau européen « Femmes et Sport » a été créé et est animé parle think tank « Sport et Citoyenneté » auquel j’appartiens. Il réunit des chercheurs et chercheuses dans toute l’Europe.

Par ailleurs, j’appartiens également au Commissariat général à la stratégie et à la prospective, au sein duquel nous avons récemment publié un rapport intitulé « Lutter contre les stéréotypes filles-garçons. Un enjeu d’égalité et de mixité dès l’enfance ». Ce rapport traite de la question des stéréotypes, en particulier dans le monde du sport. C’est la raison pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration pour les initiatives volontaristes qui ont jusqu’ici été évoquées.

Les stéréotypes constituent un véritable problème, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ils s’insinuent dans toutes les sphères de la société, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Ensuite, ils sont très difficiles à combattre, puisqu’ils sont liés à des habitudes, des traditions, de préjugés, et sont depuis longtemps ancrés dans les mentalités. Il est en outre important de souligner que les stéréotypes touchent certes les femmes, mais aussi les hommes. Ainsi, la société accueillera très mal un petit garçon qui souhaiterait pratiquer un sport réputé féminin. À l’inverse, une petite fille souhaitant pratiquer le football pourra également se heurter à divers problèmes.

Ensuite, les stéréotypes sont présents aussi bien dans le sport qu’à l’école, ou encore dans le monde du travail. Par ailleurs, si la médiatisation du sport souffre de fortes différences sur le plan quantitatif, elle en souffre aussi sur le plan qualitatif. En d’autres termes, alors que les médias parlent de plus en plus la performance sportive féminine, une sportive devra assez nécessairement être jolie ou sexy pour être médiatisée, et ce indépendamment de sa performance. Pour que sa performance soit soulignée, la sportive doit donc répondre aux normes de beauté en vigueur.

A travers notre étude, nous avons constaté qu’un écart dans la pratique sportive s’instaurait à l’adolescence entre les filles et garçons, pour perdurer jusqu’à l’âge adulte. Cet écart peut atteindre jusqu’à 30 points dans les foyers les plus défavorisés. Il existe donc un véritable enjeu éducatif. Il apparaît que des actions doivent être menées à destination des jeunes, et en particulier des jeunes filles. À noter également que les jeunes filles ne bénéficient pas non plus forcément de modèles médiatiques favorables, aussi bien au niveau quantitatif qu’au niveau qualitatif. Il faut ajouter que, d’après les chiffres de l’OCDE, les femmes consacrent chaque jour1 heure 30 de plus aux tâches parentales et domestiques que les hommes. Sur une semaine, il s’agit donc d’un nombre important d’heures qui pourraient être consacrées à des activités de loisirs ou à des activités sportives.

Lire le compte-rendu complet : ici.