Guerre contre Daech : le retour d’« Obama le menteur »

La guerre américaine contre Daech en Syrie et en Irak favorisera-t-elle les Républicains ou les Démocrates lors des élections du 4 novembre ? La décision de Barack Obama d’engager des frappes aérienne est-elle en train de booster son leadership défaillant ou constitue-t-elle, au contraire, l’occasion idéale pour dénoncer son amateurisme en politique étrangère, surtout lorsqu’il s’agit des islamistes ? Il est, à ce stade, impossible de le dire. Mais à un mois à peine des midterms, à droite, tous les coups sont permis.

Dès son élection en novembre 2008, le Président Obama avait fait l’objet de critiques, de la part de ses adversaires républicains, quant à son manque d’autorité vis-à-vis de l’islamisme. Certains l’accusaient même de complicité avec les terroristes et l’appelaient « Obama le musulman », voire « Barack Oussama ». Son discours du Caire, en 2009, où il assurait les musulmans du monde entier (et ceux vivant sur le sol américain) de l’amitié des États-Unis, a alimenté le complot.

L’accusation d’un manque de fermeté à l’encontre de l’État islamique, voire de mensonges délibérés de la part du Président renaît aujourd’hui. Le Washington Post explique que, dans des États du Sud comme l’Arizona ou le Nouveau-Mexique, certains candidats républicains au Congrès n’ont pas hésité à instrumentaliser les images de la décapitation du journaliste James Foley dans leurs clips de campagne pour décrédibiliser leurs adversaires démocrates. « Les menaces terroristes s’accroissent. Sommes-nous en sécurité ? Sommes-nous protégés ? », demandent-ils. D’autres expliquent sur les chaînes de radio conservatrices qu’Obama n’a pas saisi la gravité de la situation au Moyen-Orient et qu’il cache la vérité à son peuple sur la stratégie et la capacité à combattre de l’armée américaine.

Qui eût dit, il y a encore deux mois, que la politique étrangère jouerait un rôle dans les élections de mi-mandat ?