J’ai accordé au « Figaro » une interview vidéo, réalisée par Renaud Toffier le 20 octobre 2016.

Melania Trump est un faire-valoir pour Donald Trump, dans le sens où elle incarne l’image traditionnelle de l’épouse d’un (potentiel) homme d’Etat. Ancien mannequin, elle est aussi beaucoup plus jeune que lui et Trump n’a de cesse de vanter le physique avantageux de son épouse. Le candidat républicain se pose en outre en défenseur du patriarcat. Son sexisme paroxystique est une stratégie consistant à défendre la société américaine « d’avant » le politiquement correct, les droits des femmes et des homosexuels, le multiculturalisme, bref une société selon lui décadente parce que changeante.

Une stratégie viriliste

Melania Trump sert, malgré elle ou non, la stratégie viriliste (stéréotypée) de Trump. Il n’a cessé, durant cette campagne, de faire des allusions à sa virilité, qu’il entend symboliquement transmettre à l’Amérique post-Obama, autrement dit une Amérique faible, qui s’incline devant le terrorisme, la Chine, le féminisme, l’anti-racisme.

Au contraire de Melania Trump, Michelle Obama est le modèle de la femme publique moderne, celle qui existe légitimement dans l’espace public pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle a à dire, à apporter au pays, et non en tant qu’icône de beauté. Michelle Obama, c’est tout ce que Trump déteste. Et elle le lui rend bien.

Voir l’interview ci-dessous :