Haïti : Trump se nourrit des clivages sociaux

Invitée de France Info, le 12/01/18

Interview réalisée par Frédéric Carbonne. Donald Trump a créé une nouvelle polémique d’ampleur sur le plan international. Le président américain a qualifié, selon plusieurs sources, Haïti et plusieurs États africains de « pays de merde« , en évoquant l’immigration lors d’une réunion à la Maison Blanche. Ces propos ont été aussitôt démentis par Donald Trump.

« Depuis qu’il a été élu, il vit des clivages sociaux et il entretient les clivages raciaux« , a affirmé vendredi 12 janvier sur franceinfo Marie-Cécile Naves, politologue et sociologue spécialiste des États-Unis.

« Cela lui permet d’être toujours dans la lumière »

« Les propos qu’il aurait tenus témoignent d’une grande méconnaissance des enjeux de l’immigration aux États-Unis, analyse Marie-Cécile Naves. Il a le souhait d’être le président du chaos et d’apparaître comme quelqu’un de combattif, qui ne se laisse pas faire par le politiquement correct, par la facilité, par la bien-pensance. »

La sociologue poursuit son analyse ainsi : « Cela lui permet d’être toujours dans la lumière et ça fait diversion par rapport aux sujets qui le tourmentent plus comme l’enquête du procureur Mueller. »

« Il répond à une partie de l’Amérique blanche »

Certains responsables politiques ont dénoncé les « propos racistes » de Donald Trump. « Il ne donne pas beaucoup d’éléments pour montrer qu’il n’est pas raciste, insiste sur franceinfo Marie-Cécile Naves. Il a multiplié les appels du pied vers les suprémacistes, y compris vers le Ku Klux Klan. »

En fait, Donald Trump « répond à une partie de l’Amérique blanche qui a du mal avec le multiculturalisme et qui n’a jamais supporté d’avoir un président noir pendant huit ans« , a déclaré Marie-Cécile Naves.