« Trump, un risque pour les entrepreneurs français ? », telle était le titre de mon intervention lors du forum annuel de la Banque Publique d’Investissement (BPI), le « BPI France Inno Génération », à l’Hôtel Accord Aréna (Bercy), le 11 octobre 2018.

Protectionnisme, de quoi parle-t-on ?

– Idéologie de la protection et de la fermeture sur soi

– Illusion de la réindustrialisation des USA

– Ce n’est pas nouveau (Bush, Obama) mais ce qui est nouveau, c’est que c’est un élément de communication politique pour Trump. Ex de tweet :« les guerres commerciales sont bonnes et faciles à gagner ».

– Trump développe  un storytelling de la grandeur et de l’isolement, mais aussi de la guerre ; comme une nostalgie des années 1950 et de la guerre froide. Mais attention car les discours sont en partie performatifs.

– La menace, l’incertitude politique et le climat de défiance créent une dynamique négative au niveau mondial. Pour le FMI : menace d’« entamer la confiance des entreprises et des investisseurs ».

– L’Amérique tourne régulièrement le dos à la liberté du commerce et à ses propres engagements internationaux.

Le protectionnisme de Trump inquiète les industriels français

– Pour l’industrie manufacturière française (et UE) : la croissance a déjà connu plusieurs ralentissements depuis 2017. Car les commandes baissent à l’export. De plus, hausse des prix des métaux qui font augmenter sur les coûts de production. Et surproduction chinoise avec dumping.

– Risque de surproduction avec Trump.

– Pour l’instant, pas de réponse coordonnée et unie de l’Union européenne sur l’acier et l’aluminium car les intérêts des Etats membres divergent

– L’UE met un point d’honneur à respecter les règles de l’OMC et les instances multilatérales – que Donald Trump ne cesse de vouloir affaiblir. Elle devra donc en passer par une demande officielle à l’Organisation, ce qui peut prendre des mois. Mais… s’il y a d’autres secteurs ?

– Donc la riposte de l’UE doit être prudente : si elle érige des barrières non seulement vis-à-vis des Etats-Unis mais aussi du reste du monde. Effet domino garanti : tous ses partenaires commerciaux hors Etats-Unis risquent de faire de même (Turquie, Chine, etc.).