Interview accordée à Ahmed Tazir pour La Chaîne Parlementaire (LCP), le 5 février 2020, sur le vainqueur (a priori) du caucus de l’Iowa : Pete Buttigieg.

Buttigieg a un côté très américain « classique » : vétéran de la guerre en Afghanistan, diplômé d’Harvard, ancien maire d’une petite ville de l’Illinois (sa ville natale)… mais aussi moderne parce qu’il s’est marié avec son compagnon, il défend l’accès à l’avortement, il est polyglotte et ouvert sur le monde, etc. Il promeut néanmoins une politique modéré sur beaucoup de sujets économiques et sociaux, contestant ainsi à Joe Biden l’incarnation de l’aile centriste et pragmatique du parti démocrate. Buttigieg fait le pont entre plusieurs générations. Tout son discours, son projet et finalement sa vie, c’est « créer du lien », réconcilier deux Amériques.

Selon ses détracteurs et certains observateurs, il lui manque un peu d’humanité ; il est peu expansif.

Il a ratissé l’Iowa dans tous les sens, notamment auprès d’anciens électeurs d’Obama qui avaient voté Trump en 2016 : c’est un signe qu’il y a quelque chose à faire avec eux pour gagner en novembre.

Il incarne un certain renouveau (ras-le-bol des élites, ne pas l’oublier ; ce n’est pas un « politicien de Washington ») ; il lui manque la touche « diversité » puisqu’il s’est attiré l’hostilité d’une partie des Afro-Américains du fait de sa politique de lutte contre la délinquance dans sa ville.

« Ni candidat de la raison, ni candidat du cœur », disent certains; très modéré sur les armes, la santé, l’immigration (sur ce sujet, il déplore le manque d’humanité des politiques de Trump, avant tout).

Voir le reportage et mon intervention ici.