Journal de la campagne américaine #7 : George Floyd

Journal de campagne aux Etats-Unis #7, le 3.06.20

Le 7e numéro de mon journal de la campagne présidentielle américaine, pour l’IRIS, est consacré aux conséquences politiques du meurtre de George Floyd. Vidéo mise en ligne le 3 juin 2020.

Comment analyser la réaction de Donald Trump face aux manifestations suite à la mort de George Floyd ? Quelles conséquences pour sa campagne ?

– Trump pour l’heure a fait le choix de la dureté dans les paroles, l’iconographie et les menaces (plus que les actes).

– « Le président n’est pas un consolateur en chef », selon l’un de ses anciens conseillers. Trump parle de « dominer » et se met en scène (entouré de collaborateurs blancs) dans une posture viriliste avec une bible, après avoir fait déployer des gaz lacrymogènes sur les manifestants pacifiques pour se dégager le passage.

– Il parle de lui, il s’agit de lui, de maîtriser son récit.

– La référence à « Law and order » est une référence à Nixon (1968).

 

Qu’en est-il du côté de Joe Biden, très populaire chez les Africains-Américains ?

– Risque d’isolement et d’invisibilité.

– Leadership très différent de celui de Trump : écoute, empathie, compassion après la mort de George Floyd.

– Mais comment séduire les jeunes Af-Am sans s’aliéner l’électorat blanc modéré de plus de 45 ans ?

– Il est allé sur un lieu de manifestation, mais aussi dans une église noire, a parlé de « Péché originel » de l’esclavage, et de Martin Luther King.

 

L’Amérique semble plus divisée que jamais à 5 mois de l’élection. Comment l’interpréter ?

– Les appels à l’apaisement viennent de Joe Biden, de John Lewis (ancien proche de Martin Luther King et membre de la Chambre des représentants), mais aussi d’élus républicains.

– Chez Trump, galvanisation de ses supporters, logique du « Pour » ou « Contre » lui.

– Pendant sa campagne de 2016, comme le rappelle la presse US, il avait qualifié les manifestants de Black Lives Matter de « menace.

– Il n’y a pas que des Africains-Américains qui expriment leur colère après le meurtre de George Floyd, beaucoup de Blancs manifestent aussi contre les violences policières à Chicago, L.A., Minneapolis, etc. C’est donc une autre Amérique que celle de Trump, largement fondée sur une rhétorique identitaire depuis 2016 et de la promesse de restaurer une nation blanche, qui se donne à voir.