J’étais l’invitée de Laurent Bignolas dans « Télématin », le 10 juin 2020, pour parler des mobilisations anti-racistes aux USA, après la mort de George Floyd.

Ce qu’on observe outre-Atlantique, c’est que c’est une foule très multiculturelle qui manifeste chaque jour depuis 2 semaines. C’est une Amérique multiculturelle et jeune. Jeune ce n’est pas nouveau, c’est classique dans les manifestations contre le racisme depuis les années 60 en particulier ; multiculturelle c’est plus récent : on l’avait vu avec les Women’s Marches de 2017 et 2018.

Black Lives Matter a aussi fait un travail de terrain très actif depuis 2013.

Il leur faut maintenant transformer cette contestation en projet politique, ce « non » en « oui »

Or la jeunesse progressiste est très politisée aux USA, et elle porte un agenda : climat, égalité femme-hommes, limitation des armes, dette étudiante. Elle n’est pas que dans la contestation ou le refus, elle veut défendre des politiques publiques.

Elle l’est depuis des années et la campagne électorale qui est l’actualité renforce cette politisation aux USA.

Ce « oui » qui est un projet alternatif à Trump.

La « loi et l’ordre » : slogan qui avait fait élire Nixon en 1968 après les mouvements étudiants, contre la guerre du Vietnam par exemple, mais aussi contre les droits civiques. Trump continue de tweeter des images de rues après les manifestations ou d’émeutes.

Les chefs militaires et le ministre de la défense aux USA ont pris leurs distances avec le président en indiquant que le pays n’était pas un « champ de bataille ». Trump est prévenu qu’il y a une ligne à ne pas franchir. Mais quelles vont être les conséquences de ces mobilisations, le 3 novembre prochain ? Comment les manifestants vont-ils et elles voter ? Se déplaceront-ils et elles dans les bureaux de vote ? Et du côté des trumpistes, ces récents événements vont-ils être mobilisateurs ? Trump changera-t-il son agenda pour y inclure des propositions concrètes en faveur des Africains-Américains ?