Le 8e numéro de mon journal de la campagne présidentielle américaine, pour l’IRIS, est consacré à la mauvaise passe de Donald Trump dans les sondages et les enquêtes d’opinion. Vidéo mise en ligne le 30 juin 2020.

1) Que déduire des mauvais sondages de Trump ?

Dans l’électorat blanc, Trump perd des points chez les seniors, les femmes et pas seulement les diplômées du supérieur, et chez les évangéliques. Il perd aussi du terrain chez les Blancs sans diplôme (gros marqueur de 2016 ; il faut croiser les données : sexe, origine, CSP, lieu de résidence, âge et surtout niveau d’éducation). Biden est aussi en tête dans plusieurs Etats clés. Trump veut refaire le « coup » de 2016 : mauvais sondages nationaux à quatre mois de l’élection, joué dans un mouchoir dans trois États.

Pourquoi cette situation ? La situation économique américaine et la gestion du Covid-19.

Covid-19 : la courbe des contaminations s’affole, surtout chez les jeunes adultes et dans les États conservateurs (et la Californie) qui prennent des mesures de limitation de vente d’alcool ou de fermeture de bars. Pour l’instant, la courbe de ces contaminations est parallèle à la désapprobation que sa gestion inspire.

2) Trump va-t-il changer de stratégie ?

Probablement pas. La stratégie de l’outsider qui pense et parle « out of the box » apparaît moins comme un atout aujourd’hui. Il est devenu un homme politique du sérail qui apparaît comme n’étant pas capable de gérer les crises (virus, anti-racisme), désinvolte. L’image qui perdure et s’aggrave, c’est celle d’un président qui minimise, voire n’a que faire du virus. C’est une image désastreuse.

Trump durcit également le ton contre les anti-racistes, jouant ainsi encore et toujours la carte de l’obsession identitaire.

3) Mais où est passé Biden dans cette campagne américaine ?

Il laisse Trump s’enfoncer. Biden gagne des points sans rien faire… Or il ne fait pas rien ! Et si sa campagne moins tapageuse était la clé ? Il parle aux habitants et aux médias locaux.

Trump va vouloir faire sortir Biden de l’ombre pour qu’il multiplie les gaffes et les lapsus.