La démocratie féministe

Invitée de la RTS, le 17.10.20

Le 17 octobre 2020, j’étais l’invitée de la Radio Télévision Suisse pour parler de mon nouveau livre, « La démocratie féministe. Réinventer le pouvoir ».

La question posée par le féminisme, partout dans le monde, c’est celle du pouvoir : en termes d’agenda, de projet de société, de style politique, de récit, de gouvernance. Voulons-nous un pouvoir prédateur sur les autres et sur la planète, celui des nationaux-populismes et du néolibéralisme ? Ou au contraire un pouvoir qui s’appuie sur la science, s’inspire des expertises d’expériences, est respectueux de toutes et de tous, refuse la domination, contre les femmes, mais aussi contre tous les groupes et individus ?

« La démocratie féministe » est un livre qui vise à montrer, à partir de nombreuses références littéraires en science po, en philo, en sociologie, l’immense puissance transformatrice du féminisme, en faveur d’une société plus pacifiée, plus juste, plus égalitaire, plus inclusive.

Parce que sur les plans scientifique (avec les études de genre), sur les plans militant, pratique et programmatique, le féminisme fournit de nombreux apports. Il est profondément inspirant. Les décideurs gagneraient à s’en inspirer davantage pour ouvrir le regard et n’oublier personne dans les politiques publiques.

Plus que ça : le féminisme essaime dans toutes les sphères de la société : politique, sport, divertissement, art, entreprise, vie personnelle. Et s’inspire en retour de toutes ces sphères.

De Jacinda Ardern, la première ministre néozélandaise, à Alexandria Ocasio Cortez, en passant par Greta Thunberg ou Megan Rapinoe, mais aussi de nombreuses figures masculines, c’est un nouveau leadership qui, partout, émerge. Un leadership non pas « au féminin » mais au contraire non genré. Un leadership combatif mais pas dominateur.

Nous avons besoin du féminisme pour penser et gérer les crises planétaires que nous traversons : pandémie, dérèglement climatique, délitement de la démocratie, inégalités socio-économiques. La Covid-19 a eu un « effet loupe » sur les questions de genre.