« 10 bons essais sur le féminisme » (L’Obs)

Compte-rendu de "La démocratie féministe" dans "L'Obs", le 14.11.2020

Le 14 novembre 2020,« L’Obs », sous la plume de Marie Lemonnier, signe un compte-rendu de « La démocratie féministe. Réinventer le pouvoir » et le met en ouverture des dix essais sur le féminisme à lire pendant le re-confinement.

 

« Le Covid l’a encore prouvé, le mode viriliste de pouvoir qui consiste à bomber le torse ne sert à rien, sinon à retarder les actions utiles. Autre enseignement, les politiques du care, du lien et du soin de l’autre, théorisées par le féminisme, sont apparues essentielles et à revaloriser. Or nos démocraties se trouvent perverties par des figures populistes (Trump, Bolsonaro, Orbán…) incarnant un « pouvoir prédateur », pour les autres comme pour la planète, surjouant la masculinité hégémonique. Au-delà de ses aspects grotesques, c’est bien un projet de société qui est à l’œuvre, s’attaquant de façon systématique aux droits des femmes (l’opposition à l’avortement est un invariant) et des minorités. Le pouvoir est donc « à réinventer », et le féminisme peut lui en fournir l’antidote et les clés, avance la politologue Marie-Cécile Naves : « Plutôt qu’un “pouvoir sur”, on pourrait imaginer promouvoir un “pouvoir de” et “avec”, constructif, positif, inclusif. » Soit un leadership « dégenré », pouvant néanmoins être incarné par des femmes comme par des hommes. » M. L. 

Quatrième de couverture :

Le pouvoir prédateur sur les autres et la planète, incarné par les populismes néofascistes et le néolibéralisme, n’est pas une fatalité. Avec les crises démocratiques, environnementales, sanitaires et sociales que nous traversons, ce sont à la fois les récits, les agendas et les styles politiques qui doivent être questionnés. Le féminisme figure parmi les réponses. Fort d’une histoire plurielle, sur tous les continents, il est de plus en plus inclusif et transversal. Sur les plans théorique, pratique et programmatique, en multipliant les terrains d’expression et de revendications, il propose de renouveler les cadres de pensée pour construire un nouvel universel.

Par l’onde de choc qui est la sienne, dont #MeToo n’est qu’un exemple, le féminisme, avec d’autres approches du réel, jette les bases d’un projet durable et solidaire. Il promeut aussi un nouveau leadership, fondé sur la coopération et la responsabilité collective. Dans des contextes de crise, le féminisme est indispensable au renouveau démocratique, à l’émergence d’une nouvelle forme de pouvoir, de l’action publique à l’entreprise, en passant par l’art ou encore le sport.

L’ouvrage, clair et documenté, offre une grille de lecture de nos sociétés dans leur complexité. Il invite à re-politiser le monde, à recréer du commun, du débat, en s’appuyant sur l’imagination, le savoir et l’engagement de toutes et de tous. C’est cela, la démocratie féministe.