Joe Biden face aux inégalités raciales

Article dans la revue "L'éléphant", janvier 2021

Je signe un article intitulé « ‘Guérir l’Amérique’. Joe Biden face aux inégalités raciales » dans le numéro trimestriel de janvier 2021 (numéro 33) de la revue de culture générale « L’éléphant ». En kiosques et en librairies.

« Guérir le pays » (« heal the country ») : ces mots que Joe Biden a prononcés le soir de sa victoire expriment une attente largement partagée. La formule est polysémique : elle renvoie, d’évidence, à la Covid-19, mais aussi à la volonté du nouveau président de permettre à la nation américaine de retrouver une unité, de se réconcilier avec elle-même alors qu’elle est en proie à de profonds clivages socio-économiques, raciaux, genrés et territoriaux.

Ces clivages, ajoutés à une polarisation politique très forte entre les démocrates et les républicains, ne datent pas des années Trump. Ce dernier a cependant, durant sa présidence, attisé les divisions par ses choix politiques comme par ses prises de position (soutien répété à l’extrême droite raciste, par exemple) et sa communication, dans laquelle insultes et moqueries à l’encontre des minorités, par exemple de sportifs africains-américains, étaient fréquentes. C’est pourquoi l’élection de Joe Biden s’apparente largement à un référendum gagné contre Donald Trump.

Une Amérique polarisée

La stratégie d’apaisement du président élu se décline en trois points. Le premier est le discours, déjà très présent dans la campagne, de solidarité et d’empathie. Bien sûr, cela compte après quatre années d’invectives. Le deuxième fait appel au symbole et à la représentativité. Le choix d’une colistière noire d’origine indienne, la désormais vice-présidente Kamala Harris, en est l’expression première : l’Amérique d’aujourd’hui et plus encore de demain est multiculturelle et les femmes seront de plus en plus nombreuses à exercer de hautes responsabilités.

Troisièmement et enfin, le programme de Biden et Harris se présente comme volontariste sur la lutte contre les discriminations sociales, raciales et genrées, et sur l’accès des femmes et des minorités aux droits et aux ressources. Avec comme objectif celui d’une société plus inclusive, donc pleinement universelle (…)

Lire la suite dans le numéro 33 de « L’éléphant ».