Un climat de guerre contre les femmes ?

Invitée de "Géopolitique, le débat" sur RFI, le 7.03.21

Le 7 mars 2021, j’étais invitée de l’émission « Géopolitique, le débat », présentée par Marie-France Chatin sur RFI, avec Muriel Salmona et Geneviève Garrigos. Le sujet était, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2021, l’anti-féminisme et la guerre contre les femmes au niveau international.

Demain, le 8 mars, Journée internationale des droits des  femmes… une édition 2021 qui s’inscrit en France dans un contexte assez lourd pour l’égalité femme/homme d’enchaînement d’affaires mettant en cause des personnalités et des établissements de l’Enseignement supérieur, sur fond de plaintes instruites pour viol.

Le 8 mars est l’occasion de faire un point sur les luttes féministes et la conquête de l’émancipation des femmes. Les résistances et les frustrations aussi bien que les avancées sociales et politiques que les mouvements de libération des femmes ont provoqués ou permis. Notre époque est-elle celle de l’émancipation féministe ? Où en est la planète dans sa révolution lente et profonde vers plus d’égalité entre les sexes 25 ans après la conférence de Pékin ? A-t-on avancé ou régressé alors qu’est évoqué un climat de guerre contre les femmes ?

Replay de l’émission sur « la guerre contre les femmes » (cliquer ici).

Introduction de « La démocratie féministe » (extrait) :

Pourquoi parler de genre quand il s’agit de géopolitique ? Pourquoi faire appel à la géopolitique quand il est question de genre ? Tout simplement pour contribuer à ouvrir le regard sur le monde, lever certains angles morts de la réflexion sur des sujets internationaux, offrir des perspectives à la fois pour la recherche, mais également pour la décision politique et le débat public. Les crises planétaires que nous traversons, qu’elles soient socio-économiques, financières, environnementales, sanitaires et / ou politiques, dévoilent un peu plus et accentuent les besoins de compréhension qui sont les nôtres face aux risques et aux incertitudes. De nouvelles grilles d’analyse peuvent aider à y répondre, non seulement pour comprendre, mais aussi pour agir.

À la fois concept scientifique, champ de recherche et outil d’analyse du réel dont toutes les disciplines universitaires – sciences humaines et sociales, sciences du vivant, médecine, sciences du numérique, etc. – se saisissent, le genre renvoie à un immense champ de connaissances théoriques et pratiques, encore peu exploré en géopolitique. Ainsi que l’a écrit l’historienne Joan W. Scott, le genre peut être défini comme « un élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes, une façon première de signifier des rapports de pouvoir ». Il permet donc d’appréhender les systèmes de relations asymétriques, les systèmes de hiérarchie fondés sur un ordre social sexué, mais aide aussi à comprendre – et ce, d’autant plus si on le croise avec d’autres approches – des formes multiples et complexes de domination, notamment contre les femmes.