L’émission « L’info s’éclaire » du 29 avril 2021 était intitulée « La révolution Joe Biden ». Je faisais partie des invités. Une émission présentée par Axel de Tarlé sur France Info TV.
Comme un discours de politique générale cette nuit devant le Congrès.
1) « America is back ! » : Un président volontariste
A l’arrivée de Biden, les USA souffraient d’une triple crise majeure : sanitaire, économique, démocratique.
Le vote Biden, c’est avant tout un vote anti-Trump.
Tourner la page Trump : c’est un storytelling de l’unité et de la solidarité qui succède au président du chaos et des clivages. Biden, c’est une forte volonté de réforme.
C’est une présidence ultra-préparée, avec une équipe très compétente (contraste avec Trump là encore). Pas de théâtralisation du pouvoir, parole présidentielle rare.
C’est un gouvernement d’expertes et d’experts. Beaucoup viennent de l’époque d’Obama.
Le Washington Post écrivait hier que lorsqu’il était simple candidat à la primaire démocrate, Joe Biden disait “les Américains, veulent des résultats, pas une révolution” et la Covid (et sa désastreuse gestion par Trump) ont rebattu les cartes. Pendant la campagne, il a revêtu peu à peu les habits du « grand transformateur ».
Il a un gros agenda de politique intérieure et un calendrier serré (Midterms 2022).
2) Biden a compris qu’il devait pousser le curseur vers la gauche
« New Deal » Roosevelt et « Great Society » de Lyndon Johnson (car il y a aussi la lutte contre les discriminations après les mouvements pour les droits civiques).
Ce sont des attentes sociales, ce sont aussi des gages donnés à celles et ceux qui l’ont fait gagner : les écologistes, les féministes, les mouvements anti-racistes, les militants socialistes (ensemble car enjeux de société et questions économiques sont inséparables), les attentes de la petite classe moyenne et de la jeunesse progressiste.
Le big government (anti-Reagan (« l’État n’est pas la solution à nos problèmes, c’est le problème »), anti-Clinton aussi) contre le trickle-down. C’est une petite révolution.
Investissement sur l’avenir. Biden parle d’« investissement d’une génération ».
Leçons de 2008 : communication + répondre aux besoins des citoyens (et pas que des entreprises et des banques) pour éviter un nouveau Trump en 2024.
Relance par l’injection de liquidités, l’investissement et la lutte contre les inégalités et la pauvreté (femmes, enfants, minorités).
Plan de relance de mars : 1900 milliards
Plan d’investissement massif de 2300 milliards sur 8 ans dans les infrastructures (ponts, routes, réseaux électriques, écoles, prise en charge des personnes âges, enfance, R&D) pour créer des millions d’emplois et lutter contre le dérèglement climatique.
A venir : White House proposes $1.8 trillion package pour l’éducation et la santé: gratuité des deux 1e années d’études supérieures, congés maladie pour tous les salariés, école maternelle pour les enfants de 3 et 4 ans, lutte contre la pauvreté infantile, etc.
Financés par une hausse des impôts des plus fortunés (par exemple, doubler l’impôts sur les revenus du capital pour ceux qui gagnent plus d’un million de dollars par an).
Biden cible les plus pauvres mais en fait, cela bénéficie à tous : c’est universel. Et c’est aussi une révolution.