Trump et le trumpisme : touchés mais pas coulés

Invitée des "Matins" de France Culture, le 11.08.22

Le 11 août 2022, j’étais invitée dans « Les Matins de France Culture » pour commenter l’actualité de l’ancien président Donald Trump et la vitalité du trumpisme aux Etats-Unis.

Replay de l’émission en cliquan ici.

 

Mar-a-Lago: il s’agit d’une saisie de documents que la justice soupçonne être des archives de la Maison blanche que Trump n’avait pas le droit d’emporter après sa présidence. Certaines sont classées secret défense. Notamment la correspondance avec le président nord-coréen.

Les archives de l’ère Trump intéressent notamment les autorités qui enquêtent sur le coup d’État du 6 janvier 2021 et la responsabilité de l’ancien prédisent. Si des preuves des appels à la violence ont été dissimulées ou détruites.

 Mais chez Trump, il y a comme toujours le souhait de maîtriser le récit : c’est un complot de l’État, dit-il, le FBI est corrompu, une chasse aux sorcières des démocrates, etc.

Il en profite pour faire des appels de fonds auprès de ses supporters : il faut entretenir la marque Trump, i.e. non seulement le trumpisme politique, mais aussi le trumpisme générant du cash et une image.

Ses soutiens manifestaient devant sa résidence de Floride. Et ont lancé des appels au meurtre en ligne contre le ministre de la Justice. Plusieurs ténors du parti républicain laissent entendre que le FBI a fabriqué des preuves de toutes pièces. Ce qui est curieux de la part d’un parti qui se réclame de «la loi et l’ordre» !

Conspirationnisme, mensonges, appels à la violence contre les adversaires politiques = tout cela, il faut bien le garder en tête, est devenue une norme au parti républicain.

La dimension systématique et la banalisation de cette norme du mensonge et du complotisme est un legs majeur du trumpisme. Le point culminant a été l’attaque du 6 janvier 2021 au Capitole et le refus de valider le résultat de l’élection de 2020.

La démocratie US est en danger mais elle sait se défendre.

Il y a eu une tentative de détruire les institutions démocratiques du pays et de contourner le résultat du vote qui a failli réussir. Plus sidérant encore : une majorité d’électeurs républicains demeure prête à suivre Donald Trump.

L’assaut du Capitole a révélé des tentations fascistes.

Et la prochaine fois ? Utilisation de nouvelles règles pour confisquer le pouvoir, non pas par la force, mais par les lois. Le GOP s’efforce de faire en sorte que le droit change (dans plusieurs États fédérés) pour permettre de prendre ou de garder le pouvoir même si les élections sont perdues. Très clairement ce risque existe. En Géorgie notamment.

Globalement, les quatre années de mandat de Donald Trump ont été des années d’attaques répétées contre la démocratie.