#MeToo 5 ans après, aux Etats-Unis

Le 3 octobre 2022, j’étais l’invitée de Florian Delorme dans l’émission « Cultures Monde » sur France Culture, consacrée à #MeToo, 5 ans après, aux Etats-Unis.

 

Ecouter l’émission ici.

1) #MeToo part de l’Affaire Weinstein, révélée à la fois par le NYT et par the New Yorker.

Dans leur livre She Said, Jodi Kantor et Megan Twohey, les deux journalistes du New York Times, expliquent que cette affaire éclate (ainsi que #MeToo) en partie parce que c’est l’Amérique de Donald Trump. Après les Women’s Marches de janvier 2017.

Et simultanément, il y a une histoire plus longue, nord-américaine (Tarana Burke en 2006), et mondiale (#MeToo ne vient pas de nulle part) : Argentine en 2016, Printemps arabes en 2011, Indignations contre des viols collectifs en Inde en 2012, etc.

2) Le « Moi aussi » dessine un « nous » politique, non seulement dans la société civile, mais aussi dans le champ électoral.

Dénoncer les violences, c’est un acte politique qui fait société.

1er effet : les Midterms de 2018.

2e effet : la mobilisation des électrices pour faire battre Trump en 2020. Biden sait ce qu’il doit aux féministes, d’où des actions fortes :

 – Biden a réformé la justice militaire sur les violences sexuelles.

– Il a prolongé la Violence Against Women Act, qui doit être réaffirmée tous les 5 ans, depuis 1994 (il en avait été l’instigateur en tant que sénateur).

– Il vient de réaffirmer le mois d’octobre comme le mois de prévention des violences domestiques.

– Création en 2021 du White House Gender Policy Council. 

3) Le procès Johnny Depp-Amber Heard :

 – Pour Tarna Burke, le verdict du procès n’a pas tué le mouvement #MeToo mais au contraire le justifie d’autant plus.

Les femmes continueront de parler.

Le problème est la juris-prudence, qui peut être dissuasive. Mais Depp aussi a été condamné pour diffamation.

– La haine misogyne s’est déversée sur Internet contre Amber Heard, c’est l’actrice qui en sort comme la grande perdante.

4) Clause dite “Weinstein”: suppression des « settlement agreements » qui coûtent cher aux industries du divertissement

– « Disclosure agreements » :

Plusieurs États fédérés des USA, dont la Californie et NY, ont voté des lois pour les interdire ou les restreindre (interdiction de les imposer aux employées, par exemple). On ne peut pas tout acheter…

Weinstein mais aussi Trump, Fox News (Bill O’Reilly).

Cela concerne aussi les discriminations.

5) Obsessions anti-genre de l’extrême droite trumpiste

– Brett Kavanaugh : gifle anti-#MeToo, pile un an après.