L’émission « Vrai ou Fake » de Julien Pain sur France Info TV m’a conviée, pour son édition du 13 novembre 2022, à venir parler des élections américaines, et des mensonges des trumpistes.
chez Trump, il y a comme toujours le souhait de maîtriser le récit : c’est un complot de l’État, dit-il, le FBI est corrompu, une chasse aux sorcières des démocrates, etc.
Il en profite pour faire des appels de fonds auprès de ses supporters : il faut entretenir la marque Trump, i.e. non seulement le trumpisme politique, mais aussi le trumpisme générant du cash et une image.
Ses soutiens manifestaient devant sa résidence de Floride. Et ont lancé des appels au meurtre en ligne contre le ministre de la Justice. Plusieurs ténors du parti républicain laissent entendre que le FBI a fabriqué des preuves de toutes pièces. Ce qui est curieux de la part d’un parti qui se réclame de «la loi et l’ordre» !
Conspirationnisme, mensonges, appels à la violence contre les adversaires politiques : tout cela, il faut bien le garder en tête, est devenue une norme au parti républicain, trustée par les trumpistes.
La dimension systématique et la banalisation de cette norme du mensonge et du complotisme est un legs majeur du trumpisme. Le point culminant a été l’attaque du 6 janvier 2021 au Capitole et le refus de valider le résultat de l’élection de 2020.
La démocratie US est en danger mais elle sait se défendre.
Il y a eu une tentative de détruire les institutions démocratiques du pays et de contourner le résultat du vote qui a failli réussir. Plus sidérant encore : une majorité d’électeurs républicains demeure prête à suivre Donald Trump.
L’assaut du Capitole a révélé des tentations fascistes.
Et la prochaine fois ? Utilisation de nouvelles règles pour confisquer le pouvoir, non pas par la force, mais par les lois. Le GOP s’efforce de faire en sorte que le droit change (dans plusieurs États fédérés) pour permettre de prendre ou de garder le pouvoir même si les élections sont perdues. Très clairement ce risque existe. En Géorgie notamment.
Globalement, les quatre années de mandat de Donald Trump et des trumpistes ont été des années d’attaques répétées contre la démocratie.