Le 15 février 2023, j’étais l’invitée du podcast « Mansplaining » de Thomas Messias sur Slate. L’épisode, intitulé « Pourquoi trop d’hommes s’opposent encore aux luttes féministes », était une présentation de mon livre « Calmez-vous, madame, ça va bien se passer » (Calmann-Lévy, 2023).
À chaque avancée ou indignation féministe, sa dose de réactions parfois encourageantes, mais le plus souvent hostiles voire violentes. C’est à cette façon dont le féminisme est reçu (principalement par les hommes) que s’intéresse Marie-Cécile Naves dans un livre au titre ô combien ironique: Calmez-vous, Madame, ça va bien se passer. Parce que pour répondre au backlash ou s’en protéger, il faut d’abord le comprendre.
« Le féminisme est devenu incontournable : management, publicité, orientation scolaire, langage et écriture, visibilité des réalisatrices et des autrices, parité en politique, temps médiatique consacré aux sportives, violences sexistes et sexuelles… Les femmes n’acceptent plus d’être maltraitées et le clament haut et fort. Si le féminisme occasionne des résistances, si la gifle anti-#MeToo est si dure, c’est parce qu’il apparaît pour ce qu’il est : un projet global de transformation des sociétés, de renversement des conservatismes, de dénonciation d’un continuum de violences et d’injustices. ‘Calmez-vous, madame, ça va bien se passer’, telle est l’injonction de ceux qui ont intérêt au maintien de l’ordre établi.
Les anti-féministes refusent de partager l’espace et le pouvoir avec les femmes. Invités sur les plateaux télé pour vendre leurs pamphlets, ils nous expliquent qu’il ne faut pas nous plaindre : « il y a toujours pire ailleurs »… La revanche patriarcale peut aussi prendre son temps, comme la Cour suprême des États-Unis l’a montré au monde entier en mettant un terme au droit constitutionnel à l’avortement. En attaquant les libertés et les droits des femmes, c’est la démocratie tout entière que l’on fragilise. À travers de nombreux exemples puisés dans l’actualité, cet ouvrage dresse un panorama salutaire des réceptions, positives et négatives, du féminisme aujourd’hui. »