Le 6 mars 2023, j’ai participé à une conférence de l’IRIS, à l’occasion de la parution de mon livre « Géopolitique des féminismes » (Eyrolles, 2023). Avec Sarah Durieux, co-directrice de Multitudes Found et autrice de « Changer le monde. Manuel d’activisme pour reprendre le pouvoir », et Régis Meyran, anthropologue, journaliste, coordinateur scientifique de la Plateforme internationale sur le racisme et l’antisémitisme (PIRA), auteur de l’ouvrage « Obsessions identitaires » (Textuel).
Voir ou revoir la conférence ici.
Ce nouveau livre, paru le 2 mars 2023 aux éditions Eyrolles, explore les enjeux géopolitique des féminismes aujourd’hui. « Géopolitique des féminismes » se décompose en quatre parties : 10 éclairages géographiques, 10 enjeux et problèmes structurels, 10 défis, 10 leviers d’action et perspectives d’évolution. L’ouvrage est illustré de cartes, graphiques, schémas et données chiffrées.
Extrait de l’introduction de « Géopolitique des féminismes » :
À l’échelle du monde comme des États, les féminismes sont pluriels. Les aborder sous l’angle géopolitique permet de mettre au jour la circulation des combats et des mobilisations pour l’égalité et pour les droits, qui, en de nombreux endroits de la planète, n’existent toujours pas et qui, là où on les pense acquis, ne le sont jamais. Les féminismes ont une géographie, vaste et mouvante ; elle n’est pas figée. Capables d’une extrême inventivité, ils s’influencent les uns les autres.
Il demeure des spécificités nationales ou régionales mais on ne peut pas parler de centre et de périphéries féministes dans le monde. Il ne faut céder ni à l’ethnocentrisme, ni au relativisme culturels. Ainsi, #MeToo ne vient pas de nulle part. S’il est né dans l’Amérique de Donald Trump dans la continuité du scandale Weinstein, il doit beaucoup à des mouvements de femmes venus d’autres continents : des printemps arabes de 2011 aux manifestations des Argentines en 2016, en passant par la révolte contre des viols collectifs en Inde en 2012 : il y a eu des #MeToo avant #MeToo.
Les féminismes ont donc aussi une histoire, plus ou moins récente selon les régions et plus ou moins ancrée dans les structures sociales, les cultures, les lois. De plus en plus médiatisés, leur influence s’accroît. C’est pour cela aussi qu’ils occasionnent des résistances : on ne peut pas parler de féminisme sans évoquer l’antiféminisme. Du refus de perdre des privilèges à la haine des femmes, le patriarcat n’entend pas céder de terrain face à des dynamiques qui, de génération en génération, font des revendications féministes un projet politique global.