Le 8 janvier 2024, j’étais invitée sur le plateau de « L’Info s’éclaire », sur France Info TV, à propos du caucus de l’Iowa, qui lance la campagne des primaires des républicains aux Etats-Unis et devrait confirmer la domination de Trump. Une émission présentée par Axel de Tarlé.
Trump est en campagne depuis 4 ans !… Sur le thème du mythe de l’élection volée.
Les républicains ont lancé une procédure d’impeachment contre Biden qui, soi-disant, aurait profité financièrement des affaires de son fils Hunter, lorsqu’il était VP d’Obama. Or le dossier est vide. Mais ils détournent les yeux sur la corruption de Trump.
A propos du 6 janvier 2021, Trump parle des émeutiers comme des « otages », qui doivent être « graciés », il a enregistré avec eux une chanson jouée à un de ses meetings. Pour lui, il s’agissait d’un « jour merveilleux, et le FBI a fomenté un complot. Il justifie par ailleurs la violence puisqu’il s’agissait de défendre son maintien au pouvoir. C’est une de ses spécialités que de retourner les accusations dont il fait l’objet contre ses adversaires. Le but est de brouiller l’opinion publique, de créer de la confusion.
En septembre 2016, dans un article du magazine « The Atlantic », Salena Zito écrivait avec pertinence que les partisans de Donald Trump le prenaient « au sérieux mais pas à la lettre » et que la presse américaine le prenait « à la lettre mais pas au sérieux ».
Dans sa campagne actuelle, la question se pose à nouveau de la cohérence entre les mots qu’il choisit d’employer et le projet de société qu’il entend concrétiser s’il vient à être élu de nouveau. Cette cohérence fait sens. Prenons deux exemples, tirés de ses déclarations récentes. Trump prétend ainsi que les pays d’Amérique du Sud vident « délibérément » leurs hôpitaux psychiatriques pour que leurs patients grossissent le flux de migrants vers les Etats-Unis. Ils sont, dit-il, comme Hannibal Lecter, le serial killer et cannibale du « Silence des agneaux ». Il affirme également que les immigrés « empoisonnent le sang de notre pays ». Les adversaires de Trump comparés à de la « vermine » : esprit de revanche et criminalisation de ceux qu’il appelle des « traîtres ».
La tentation autoritaire, pour ne pas dire dictatoriale est là, et elle est parfaitement assumée.