Le sexisme à l’Assemblée Nationale est une réalité

Tribune publiée dans le "Huffington Post", le 16 octobre 2013 (en collab. avec Amandine Philippe)

Mardi dernier, alors qu’elle s’exprimait sur la réforme des retraites, Véronique Massonneau, députée Europe Ecologie Les Verts (EELV), a été l’objet d’imitations de la part de Philippe Le Ray, député UMP. Celui-ci a fait des onomatopées, imitant une volaille de basse-cour, alors que la députée parlait. Un énième épisode de sexisme en politique.

Le lendemain, lors des questions au gouvernement, les députées PS sont intentionnellement arrivées en retard afin de soutenir Véronique Massonneau. Cette polémique s’est conclue par la décision de l’Assemblée Nationale de sanctionner Philippe Le Ray d’une amende de 1378 euros (un tiers de son indemnité mensuelle) pour son comportement insultant. Il semble opportun de revenir sur certains points de cet évènement.

Tout d’abord, on peut être surpris de la réaction de la chambre législative: en effet, c’est la première fois qu’un élu du parlement est sanctionné financièrement pour attitude sexiste. De même, la députée concernée a reçu un soutien remarquable de la part de ses collègues. Il faut croire que certaines choses « ne passent plus ».

Les propos aujourd’hui sanctionnés sont tout à fait caractéristiques des stéréotypes liés aux femmes: le parallèle entre une femme et un animal renvoie symboliquement cette dernière à l’état de nature. Le choix de la poule n’est pas, non plus, anodin: une poule « jacasse », « piaille », « glousse », « caquette ». Bref, Véronique Massonneau serait bavarde mais n’aurait rien d’intéressant à dire.

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