Les Républicains veulent radicaliser la politique étrangère américaine

Aux États-Unis, les éditorialistes de la presse nationale analysent beaucoup, ces derniers temps, les options du G.O.P. en matière de politique extérieure. Depuis les midterms, le parti de l’éléphant – majoritairement non isolationniste – sait qu’il peut faire valoir, ou, à défaut, faire savoir, ses préférences et ses objectifs. De fait, comme le rappelle Alain Franchon dans « Le Monde » du 19 novembre dernier, si, dans ce domaine, les institutions américaines laissent beaucoup de latitude au Président, il n’en reste pas moins que le Sénat décide de l’adoption ou non des traités internationaux – il faut une majorité des deux tiers – et que la Chambre vote les budgets, notamment militaires.

Ainsi, où en est le vote de l’éventuel nouveau Traité S.T.A.R.T. ? Dans l’impasse : pour des raisons idéologiques comme tactiques, les sénateurs républicains ne veulent pour l’instant pas le voter. Quid des négociations avec l’Iran ? Les Républicains exigent d’Obama davantage de fermeté. Ils font également montre d’un soutien plus affirmé à l’égard d’Israël, et peuvent, en ce sens, faire jouer à plein leurs réseaux et leur influence – accrue depuis les élections du 2 novembre. Inversement, le gouvernement israélien, prenant acte de la division du pouvoir américain sur les sujets brûlants de la colonisation ou du nucléaire iranien, pourra sans nul doute faire pression sur la Maison blanche. Il semble l’avoir bien compris, comme l’indique sa récente visite aux États-Unis, au cours de laquelle il a passé beaucoup de temps avec les Républicains du Congrès, qui l’ont très bien accueilli.

En somme, la politique de la « main tendue », même si elle demeure – pour l’instant – l’option du Président, ne tient plus qu’à un fil. Obama va devoir prouver qu’il sait être un fin tacticien géopolitique. Sur ce plan-là en particulier, sa crédibilité, en vue d’une éventuelle réélection, est plus que jamais en jeu.