Après la réélection d’Obama, où en sont les Tea Party ?

Un article du New York Times fait un point sur la situation des Tea Party aux États-Unis, depuis la réélection de Barack Obama.

Logiquement, le mouvement a perdu de sa superbe, lui qui avait mis toute son énergie dans la bataille contre le Président sortant, qu’il dépeignait comme un dangereux socialiste, pas vraiment américain, probablement pas chrétien, et surtout comme le représentant par excellente de l’élite politico-économico-intellectuelle de la côte Est, autrement dit tout ce que les Tea Party abhorrent.

La large victoire d’Obama signifie donc pour eux l’échec d’une stratégie construite pièce à pièce et poursuivie sans relâche depuis 2009. Camouflet suprême, les Républicains de la Chambre des représentants et surtout du Sénat ont voté en faveur du plan de sauvetage du budget fédéral, pour éviter le « mur budgétaire » qui aurait mis en péril la (déjà fragile) reprise économique américaine mais aussi mondiale.

Même Freedom Worksl’un des puissants think tanks des Tea Party, a perdu son président, Dick Armey, suite à des querelles internes… à moins que ce ne soit pour des raisons financières : des dizaines de millions de dollars ont été dépensées pendant la dernière campagne électorale (notamment sénatoriale), avec plus d’échecs que de succès.

Au sein du parti républicain, certains se montrent sévères avec les Tea Party, parlant à leur sujet d’« immaturité politique », tout en déplorant que le G.O.P. ait été trop complaisant avec ce grassroots movement qui était censé représenter au mieux la base électorale de droite. De fait, la radicalisation du parti, lors de l’élection présidentielle, a probablement pesé lourd dans la défaite de Mitt Romney.

Ce manque de réalisme des Tea Party est-il le signe d’un inéluctable déclin ? Probablement pas : ils comptent encore un certain nombre d’élus au Congrès, sur lesquels ils risquent de mettre la pression pour que soient diminuées les dépenses sociales et que les impôts des plus fortunés ne puissent plus augmenter. Les futures négociations sur la dette, à Washington, dans un mois, en seront la prochaine illustration.

Et, comme le note le New York Times, ils se concentrent également sur d’autres objectifs que les finances nationales : mettre en péril la mise en place de la réforme de la santé au niveau des États fédérés ; militer pour la reconnaissance d’un complot contre le droit de propriété qui serait inhérent à la politique des Nations unies en faveur du développement durable ; faire reconnaître les prétendues fraudes électorales de novembre dernier qui ont vu la victoire des Démocrates à la Maison blanche et au Sénat. Le complot des élites politico-médiatiques contre le peuple, toujours lui.