Aux États-Unis, le parti républicain en quête d’une (nouvelle) révolution

Après avoir, pendant plus d’un an, combattu le projet de réduction du déficit public défendu par les Démocrates, les Républicains viennent d’approuver une hausse des impôts pour les plus riches. Sans sortir le pays d’affaire, cela lui donne un sursis non négligeable. Mais cela n’en constitue pas moins, pour certains, une couleuvre difficile à avaler.

Dans un article intitulé « G.O.P. Begins Soul-Searching After Tax Vote », le New York Times questionne l’avenir du parti républicain : ce dernier doit bel et bien surmonter ses divisions pour retrouver son âme…

Comme le dit le quotidien new-yorkais, les membres du Grand Old Party s’accordent en effet sur un point : leur parti est à la croisée des chemins, il doit redéfinir son identité. Ce n’est donc pas une simple question de communication, ni même de tactique : l’enjeu est celui du positionnement idéologique, que ce soit sur l’économie ou sur les sujets sociaux comme les droits des femmes et des minorités, l’immigration ou encore le port d’armes – ces deux derniers thèmes étant sur l’agenda du début 2013 du Président Obama.

Comme je l’ai mentionné dans mon précédent post, l’écart est toujours impossible à combler entre l’establishment républicain et la base Tea Party. Or la société américaine est-elle aussi figée que les Républicains les plus radicaux le croient, que ce soit sur la défense de la famille traditionnelle, la réduction des aides sociales, l’assurance-santé publique ou le libéralisme en matière fiscale ? La population, rajeunie, plus multiculturelle que jamais, souffre de la crise et s’avère sûrement plus séduite qu’on ne le pense – y compris de ce côté-ci de l’Atlantique – par la modernité.

Même Newt Gingrich a compris qu’il était désormais vain de se battre contre le mariage gay !

Comment faire du G.O.P. un parti moderne et optimiste ? Cette question s’était déjà posée dans les années 1970. C’est alors qu’une nouvelle génération, néoconservateurs (de l’époque) en tête, s’était mise en ordre de bataille pour concevoir et mettre en œuvre la « révolution » républicaine. Bis repetita, d’ici 2016 ? L’usure du pouvoir d’Obama risque en effet de ne pas suffire pour voir de nouveau un Républicain à la Maison blanche.