Le peuple américain ne veut pas d’une politique extérieure agressive

Selon un récent sondage réalisé par le New York Times et CBS News Poll, une majorité d’Américains (58 %, contre 35 %) sont opposés à une implication directe de leur pays dans des guerres en-dehors de son territoire, en particulier s’il s’agit de « prendre le lead » d’opérations militaires. En 2003, ces chiffres étaient respectivement de 43 % et de 48 %.

Une exception, cependant : s’il était question d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Or, la Maison Blanche vient d’annoncer un durcissement des sanctions contre ce pays. Cela concerne les transactions financières importantes d’achat ou de vente de rials (la monnaie iranienne), et le commerce automobile. Quelques jours auparavant, les sanctions relatives à l’exportation vers l’Iran de services, logiciels et équipements informatiques à usage personnel avaient été allégées, dans le but de permettre au peuple iranien de pouvoir se servir plus librement d’Internet.

Toujours est-il qu’en-dehors de la question iranienne, tant que la sécurité des États-Unis n’est pas directement menacée, le Président Obama ne semble pas vouloir engager de nouveau conflit, lui qui a œuvré, non sans difficulté, à mettre un terme à ceux qui étaient en cours lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2008.

Pour lui comme pour ses électeurs, c’est avant tout une question d’argent, la réduction des déficits et de la dette et la relance de l’économie passant avant la guerre. Barack Obama n’est pas un « faucon ». Mais il n’est pas non plus une « colombe » : il est réaliste. Il sait que les caisses sont vides. C’est notamment pour cette raison qu’il ne souhaite pas (pour l’instant) aider les rebelles en Syrie, encore moins y envoyer l’armée.

Selon le même sondage, concernant la lutte anti-terroriste, 72 % des Américains soutiennent l’usage de drones, et ils ne sont pas majoritaires à souhaiter la fermeture de Guantanamo : 34 % seulement y sont favorables, alors que 58 % y sont opposés.

D’une manière générale, néanmoins, les Américains sont partagés quant à la confiance à accorder à Obama en matière de politique étrangère, l’ombre de Bengazi planant toujours : 53 % des sondés estiment que l’administration fédérale a menti dans cette affaire, contre 34 % qui pensent qu’elle a dit la vérité. Cependant, les Américains pensent également que les Républicains sont allés trop loin dans leurs critiques de l’administration démocrates sur Bengazi. Dès lors, la nomination de Susan Rice au poste de conseillère à la sécurité nationale à Washington n’est pas prise comme une marque de défiance : c’est la polémique sur Bengazi qui avait empêché Rice d’obtenir le Secrétariat d’État.