Le droit à l’avortement s’invite dans la campagne des « midterm elections »

Comme en France ces derniers jours – mais dans une bien moindre mesure -, les opposants à l’IVG s’organisent aux États-Unis. Aujourd’hui avait lieu, comme chaque année, la « marche pour la vie » pour protester contre l’arrêt « Roe versus Wade » de la Cour suprême, rendu le 22 janvier 1973. Ce dernier établit qu’une femme a le droit d’avorter jusqu’au moment où le foetus est viable (ce qui correspond environ à 24 semaines d’aménorrhée).

Les Républicains abordent l’avortement en termes moraux, mais aussi économiques et fiscaux : « avec la réforme de la santé, l’IVG est financée par l’argent public », disent-ils. Néanmoins l’opposition conservatrice à l’Affordable Care Act s’épuise.

Dans plusieurs États fédérés, des lois sont votées ou en débat pour restreindre l’accès à l’IVG, la justice locale les invalidant parfois. Cela passe par contraindre les femmes souhaitant avorter à écouter battre le cœur du fœtus lors d’une échographie, voire via une sonde intravaginale (!), ou par abaisser à 12, et même à 6 le nombre de semaines d’aménorrhée après lesquelles l’avortement deviendrait illégal, parfois au mépris de la santé de la mère, et même en cas de viol ou d’inceste. Le but est de faire pression sur la Cour suprême, afin qu’elle réexamine sa décision de 1973.

Mais le risque encouru par les Républicains, dans cette campagne 2014, est de continuer à s’aliéner une grande partie de l’électorat féminin et de laisser des candidats extrémistes dire les pires inepties, à l’image de Todd Akin, qui, en 2012, avait parlé de « viol légitime » pour désigner les relations sexuelles éventuellement non consenties mais n’ayant pas occasionné de grossesse. De tels candidats avaient été largement battus. Bis repetita ?