NSA : Obama privilégie la sécurité nationale aux libertés individuelles

Le discours du Président Obama sur la National Security Agency et le programme Prism, le 17 janvier dernier, était attendu. La plupart des observateurs étaient cependant sans illusion quant à des annonces choc et ils avaient raison : malgré des propos généraux sur les valeurs communes du peuple américain, c’est bien la sécurité du pays qui a primé sur les libertés de chacun. La NSA n’ayant commis, selon Obama, ni violation du droit, ni abus, les programmes de surveillance ne disparaissent pas.

Néanmoins, l’accès, par la NSA, aux données téléphoniques (liste, date et durée des appels passés) sur le sol américain sera restreint : il faudra théoriquement une décision de justice pour consulter ces archives téléphoniques – sauf en cas d’urgence ou de nécessité absolue… Le gouvernement ne pourra plus garder les données collectées. C’est donc la fin annoncée du programme des métadonnées. Mais que deviendront ces archives ? Mystère, pour le moment.

L’écoute des dirigeants de pays étrangers dits « amis », qu’Obama n’a pourtant pas formellement admise, devrait disparaître. Mais celle des citoyens étrangers continuera… pour les terroristes potentiels… Obama a insisté sur la nécessité de protéger l’Amérique et les Américains. Ce point fait consensus chez les Démocrates comme chez les Républicains.

Bref, les défenseurs de libertés individuelles n’ont pas été écoutés et les recommandations des cinq experts qui avaient été mandatés pour plancher sur le sujet et qui ont formulé une cinquantaine de propositions n’ont, pour leur quasi totalité, pas été retenues.

C’était également attendu : Obama s’en est remis au Congrès pour décider des modalités de ses décisions, arguant que la réflexion sur le sujet ne faisait que débuter. Ce qui fait dire à certains commentateurs que c’est encore plus flou qu’avant.