Entre San Francisco et la Silicon Valley, rien ne va plus

Plusieurs articles récents font état d’un clivage de plus en plus net entre une partie des habitants de San Francisco et les employés des entreprises de technologies de l’information et de la communication, situées au sud de la ville, dans la célèbre Silicon Valley.

En cause : les revenus très élevés des salariés des géants du web, des créateurs de start-ups et autres investisseurs de l’Internet, et la gentrification qu’ils occasionnent dans la cité du Golden Gate. Outre la hausse des prix de l’immobilier, la mise en place d’un « entre soi » quotidien – culturel, économique et logistique -, parfois au mépris des règles communes (cas des Google bus et de leur OPA sur le réseau public de transports en commun, ridiculisés par une chanson de rap : « J’ai laissé ma Porsche à la maison pour prendre le Google Bus »). Les manifestations des habitants de San Francisco contre Google témoignent d’un mécontentement croissant.

Mais il y a plus : les entreprises du net feraient, dans leurs personnels, la part belle aux « hommes blancs ». Sexiste et raciste, la sphère du web, derrière un discours ultra-méritocratique et entrepreneurial ? Il semblerait, en effet, que le monde des geeks, à quelque niveau qu’on se situe, n’aime pas tant que ça le pluralisme et la féminisation de ses membres. Une situation qui passe mal dans cette partie progressiste des États-Unis, ouverte sur le monde et qui, à bien des égards, a gardé son esprit libertaire des années 1960.