Le storytelling de l’amitié franco-américaine

« La France, notre plus vieille alliée… » : ces mots que Barack Obama à prononcés en s’adressant, hier, à François Hollande sont exactement ceux du secrétaire d’État, John Kerry, il y a quelques mois (et qui avaient jeté un froid – momentané – sur les relations entre les États-Unis et la Grande-Bretagne).

La référence aux « valeurs universelles communes » et au débarquement américain en juin 1944 étaient présentes dans le discours de chacun des deux présidents.

Oublié, le programme PRISM d’espionnage par Internet, oubliés les ratés de la (non-)intervention militaire en Syrie, oubliée aussi l’évasion fiscale de grands groupes américains de l’Internet installés en France.

Repartir sur de bonnes bases pour construire une alliance géopolitique et un partenariat économique durables, tel est le message qu’Obama et Hollande, hommes de consensus, soucieux du compromis, ont voulu faire passer hier. Un storytelling renouvelé, sans cesse réaffirmé de l’amitié franco-américaine.

Leurs points communs ne s’arrêtent pas là : ils partagent à certains égards le même agenda politique (lutte contre les inégalités sociales, réforme de l’immigration, politiques d’égalité hommes-femmes, droits des homosexuels…), sont tous deux confrontés à une opposition de droite forte mais divisée, et vont vivre dans quelques semaines (Hollande) et quelques mois (Obama) une échéance électorale importante (voire déterminante dans le cas du président américain).