Cuba, Corée du Nord : les néoconservateurs tirent à boulets rouges sur la politique étrangère d’Obama

À chaque événement géopolitique, les néoconservateurs sortent du bois pour critiquer la faiblesse du Président Obama en matière de politique étrangère : selon eux, il n’est jamais assez dur avec les « ennemis de l’Amérique », qu’il s’agisse des Etats-voyous – qualifiés comme tels sous l’ère Bush – ou d’autres dictatures et groupes terroristes apparus depuis.

À les entendre, la ligne dure doit toujours être privilégiée. Le dégel des relations diplomatiques est, finalement, toujours une erreur si aucune contrepartie n’est fermement garantie. À leurs yeux, Obama est, et reste un candide ou pire, un fossoyeur.

Le think tank Foreign Policy Initiative (FPI) estime ainsi que le Président a signé un chèque en blanc à Cuba. Il ne croit pas non plus que le rapprochement entre ce dernier et les autres pays d’Amérique du Sud aura lieu : ceux-ci ne vont pas du tout pousser en faveur des droits de l’Homme à Cuba. Le régime castriste risque au contraire d’être encore plus autoritaire avec son peuple.

Selon le magazine Weekly Standard, l’administration Obama, dans son attitude envers Cuba – mais aussi l’Iran, la Syrie ou encore l’Ukraine – s’est montrée indulgente et complaisante avec la tyrannie. Ainsi, Cuba ne s’est pas transformé de l’intérieur comme la Pologne ou les autres pays d’Europe de l’Est en leur temps ; il n’y a eu aucune réforme politique, sociale et économique digne de ce nom. Dès lors, Obama a peut-être eu raison de renouer diplomatiquement et de vouloir arrêter l’embargo, mais il ne doit pas effacer d’un revers de main le succès des politiques de ses prédécesseurs qui avaient de bonnes raisons de mettre Cuba à l’écart.

L’affaire – le pétard mouillé ? – Sony attire également les critiques des néoconservateurs. Pour le Weekly Standard, « Sony envoie le message à la Corée du Nord – et pas seulement à la Corée du Nord – que le terrorisme paie ».

W. Kristol, du FPI, ne dit pas autre chose tout en accusant une nouvelle fois la Maison blanche : « la capitulation devant la Corée du Nord est un moment historique. Elle est beaucoup plus porteuse de sens que l’annonce du Président Obama, le même jour, de l’ouverture vers Cuba. C’est évidemment un autre indicateur que l’administration est stratégiquement faible et moralement à la dérive dans sa politique étrangère. Cette capitulation pourrait (…) indiquer l’effondrement du courage occidental ».

Pour les néoconservateurs et une grande partie de la droite américaine, Obama, jusqu’au bout, sera donc demeuré un « Président lâche » vis-à-vis du reste du monde. Ils persistent à penser qu’il n’aime pas son pays et ne le défend pas contre les menaces extérieures.