Obama, « le musulman » (le retour)

Barack Obama est une nouvelle fois accusé par ses adversaires républicains d’être un anti-patriote. En cause, comme à son arrivée au pouvoir il y a 6 ans : ses propos sur l’islam. L’Occident n’est pas en guerre contre l’islam, a-t-il affirmé cette semaine. Il a appelé à refuser l’amalgame avec l’islamisme. Mais ce n’est pas tout. Il a aussi comparé les violences commises par Daech, et notamment les meurtres de masse, aux exactions des Croisés et de l’Inquisition catholiques au Moyen Âge en Europe, ainsi qu’aux esclavagistes (chrétiens) en Amérique. Pour ses opposants, le Président américain est décidément trop indulgent avec l’islam, au mépris des intérêts nationaux. Pire : il y aurait un lobby musulman aux Etats-Unis, qui aurait ses entrées privilégiées à la Maison blanche.

La théorie du complot selon laquelle Obama ne serait pas vraiment américain et serait de surcroît de religion musulmane, qui a connu son apogée en 2009, n’a jamais vraiment disparu aux Etats-Unis (ci-dessous, l’une des images de propagande que l’on pouvait voir il y a quelques années).

obama

Comble de l’ironie pour ses adversaires, il a par ailleurs essuyé de nombreuses critiques de la part d’associations des droits de l’Homme et de dirigeants de plusieurs pays comme la Turquie pour avoir tardé à condamner l’assassinat de trois jeunes musulmans en Caroline du Nord par un athéiste fanatique.

Car n’en déplaise au Président Obama qui avait déclaré, après les attentats parisiens de janvier, que « l’intégration » des musulmans était meilleure aux Etats-Unis qu’en Europe, l’islamophobie est aussi américaine. Et elle tue.