Présidentielle américaine de 2016 : les frères Koch en embuscade

On ne parle pas beaucoup d’eux mais ils sont toujours là. Les ennemis de la régulation économique, les magnats et lobbyistes de l’énergie, anciens financeurs du Tea Party : les frères Charles et David Koch.

D’ordinaire discrets, ils accordent ces temps-ci plusieurs interviews, notamment à la télévision. Ils chercheraient, selon les medias américains, à redorer leur image de milliardaires sans scrupules, destructeurs de l’environnement et prêts à tout pour que les lois fédérales aillent dans le sens de leurs affaires. Charles Koch est du reste en pleine promotion de son livre « Good Profit » où il explique sa philosophie du business en Amérique, très imprégnée de le « théorie du ruissellement ».

Fortement critiqués par les leaders démocrates – Bernie Sanders a affirmé que la seule raison pour laquelle certains Républicains niaient le changement climatique était qu’ils ne voulaient pas se priver de l’argent des Koch -, ils observent de très près la campagne présidentielle et tout particulièrement, bien sûr, les candidats du parti républicain.

Dès 2014, les Koch s’étaient vantés de disposer de 900 millions de dollars pour cette nouvelle campagne (dont 750 rien que pour le financement des candidats à la Maison-blanche et au Congrès), dont les observateurs estiment qu’elle pulvérisera les records sur le plan de l’argent dépensé (plusieurs milliards de dollars). Ils défendent cette liberté des riches donateurs privés. De fait, depuis une décision de la Cour suprême de 2010, il n’y a quasiment plus de limite en la matière. Selon Charles Koch, si cet argent permet de lutter contre le corporatisme et le « coporate welfare » (littéralement les « entreprises parasites »), c’est qu’il est dépensé utilement.

Les frères Koch n’en sont pas à une contradiction près : se posant en défenseurs de la liberté totale d’entreprise (supposée être une source de prospérité collective et individuelle), ils critiquent le « capitalisme de connivence » (« crony capitalism ») entre le monde des affaires et le personnel politique, mais usent d’un lobbying financier gigantesque vis-à-vis des élus, surtout à la Chambre des représentants et au Sénat…

Qui, chez les Républicains, est leur favori dans cette nouvelle course à la Maison-blanche ? Qui financent-ils déjà ? On ne le sait pas vraiment. Pour l’instant, Charles et David Koch critiquent beaucoup les candidats. Une manière d’exiger de ces derniers qu’ils défendent leurs intérêts. Et donc de les appâter.