Le 21 mars 2016, j’étais invitée sur LCI pour commenter la visite de trois jours du Président Obama à Cuba. Ce déplacement historique – aucun président américain ne s’y était rendu depuis 1928 – visait au rétablissement progressif des relations entre les deux pays, sur les plans diplomatique, culturel mais aussi économique.

Barack Obama a construit tout un storytelling autour de ce voyage : il s’est mis en scène avec sa famille (la présence de ses deux filles symbolisant l’espoir, la jeunesse, la volonté de tourner la page et de regarder vers l’avenir), est allé assister à un match de base-ball et a rencontré des opposants au régime castriste à l’ambassade américaine

Aux Etats-Unis, l’opposition des Républicains à ce rapprochement, les réticences du Congrès (conservateur) à lever l’embargo sur Cuba et les déclarations des candidats Ted Cruz (qui souhaite revenir sur cette avancée diplomatique) et Donald Trump (qui pense qu’Obama n’a pas exigé assez de contreparties de la part de La Havane) témoignent d’une crispation vaine. En effet, d’une part, le rapprochement entre les deux pays ne pourra faire l’objet d’un retour en arrière et, d’autre part, il sera renforcé par l’économie. Le monde des affaires américain est en effet très favorable à cette marche de l’histoire. La seconde génération d’immigrés cubains aussi.

Restent bien sûr les problèmes des droits de l’Homme, de la liberté de la presse et d’opposition, ainsi que le cas de la prison de Guantanamo – pour l’instant sans solution. Barack Obama, en tout cas, veut mettre en avant ses succès diplomatiques, à un peu moins d’un an de son départ de la Maison blanche.