Conclusion de la conférence « Développement durable, quand le sport laisse son empreinte », Audencia Business School, le 31 mars 2016

Le 31 mars 2016, j’ai eu le plaisir de conclure la conférence intitulée « Développement durable, quand le sport laisse son empreinte », organisée par le think tank Sport et Citoyenneté et Audencia Business School.

J’ai rappelé combien Sport et Citoyenneté et Audencia ont su créer des réflexions communes sur les problématiques du sport, en particulier dans une démarche prospective, sur les plans à la fois de l’enseignement, de la recherche et des propositions de politiques publiques.

Il est clair que le sport n’est pas un monde à part. Les connexions et les interdépendances avec les champs de l’économie, de la santé, de l’éducation, de la lutte contre les discriminations, de l’environnement, pour n’en citer que quelques-uns, ne sont plus à démontrer. Et le développement durable est une problématique qui traverse l’ensemble de ces champs, surtout si on l’envisage dans sa définition première, qui renvoie aux enjeux à la fois économiques, sociétaux et écologiques.

Dès lors, il n’est plus possible, pour les décideurs privés comme publics, d’occulter, dans les politiques sportives, le développement durable. L’organisation de compétitions, qu’elles soient locales ou internationales, doit le prendre en compte, au-delà des discours et des déclarations d’intention. C’est un impératif éthique et démocratique, mais c’est aussi un facteur de croissance économique à long terme. Il y a de nouveaux modèles économiques à promouvoir, et cela passe aussi, il faut le souligner, par la lutte contre la corruption.

Malgré les marges de progression, beaucoup de choses se mettent en place : politique de recyclage des déchets, utilisation d’énergies vertes, limitation de la consommation d’eau… De plus en plus d’événements sportifs misent sur la préservation de l’environnement. Et ces choix sont sources d’innovation car de la contrainte, souvent, naît l’innovation (occasionnant des baisses de coûts, par exemple).

De plus, la non-prise en compte des conséquences environnementales et sociétales dans les grandes compétitions sportives suscite des contestations de plus en plus vives dans tous les pays du monde. Les « valeurs du sport » ne peuvent plus être un alibi pour détruire la planète et exploiter les populations locales.

Ainsi, la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 est placée sous le signe du développement durable. C’est bien sûr un storytelling mais il ne s’appuie pas sur rien. Sport et Citoyenneté est associé à la constitution de ce dossier depuis le départ. Sont mis en avant : le développement des banlieues Est et Nord de Paris (au niveau des infrastructures et des tansports, de la moilisation de la jeunesse, de la valorisation de la diversité des cultures, du fait de faire de la mixité sociale un atout, de l’engagement bénévole – qui est lui-même un enjeu de durablilité !-) et la minimisation de l’impact écologique de ces Jeux (constructions sportives éphémères, par exemple).

Du reste, une consultation publique est prévue sur les enjeux sociétaux de cette candidature et je crois qu’il faut s’en réjouir : bien sûr, il faudra être vigilant quant aux conditions de ce processus de démocratie participative, mais c’est un signe positif.

J’ai plaisir à redire que le sport est un vecteur de changement, encore sous-estimé, mais les choses bougent dans le bon sens et rapidement. Il est un vecteur de changement des comportements des individus, des entreprises, des décideurs. En matière éocnomique, le respect de l’environnement et la promotion du bien-être au travail sont, on le sait, les fondements de la RSE. Une entreprise performante est une entreprise qui prend soin de son personnel et de l’environement dans lequel elle est insérée. Or le sport et l’activité hysique ont leur rôle à jouer et, dans ce domaine, les travaux précurseurs de Sport et Citoyenneté ont été beaucoup diffusés.

Mais le sport peut, doit aider à promouvoir la mixité sociale, l’égalité entre les femmes et les hommes, la tolérance et le respect. Cette influence considérable qui est la sienne doit être utilisée à bon excient : il faut du volontarisme, il faut accepter de se remettre sans cesse en question pour que l’empreinte du sport soit celle du progrès social. C’est, hélas, plus que jamais d’actualité dans la société de défiance qui est la nôtre aujourd’hui.