Elections américaines : le coronavirus a-t-il changé le Parti républicain ?

Invitée des "Enjeux Internationaux" (France Culture), le 25.08.20

Le 25 août 2020, j’étais l’invitée des « Enjeux Internationaux » de France Culture. A l’ouverture de la Convention républicaine hier, Donald Trump a de nouveau dénoncé les restrictions recommandées par les autorités sanitaires comme des tentatives pour influencer le vote de novembre. Quitte à se mettre de nombreux électeurs du parti républicain à dos, à un peu plus de deux mois des élections. Une interview réalisée par Julie Gacon.

C’est une « Convention d’investiture » qui a en quelque sorte déjà investi… A peine Donald Trump avait-il posé hier les pieds à Charlotte, en Caroline du nord, que les délégués du parti républicain lui donnaient le nombre de voix nécessaire pour être leur candidat.

Rien n’obligeait le président américain à prendre la parole dès hier mais… il y tenait, notamment pour dénoncer les mesures de lutte contre le coronavirus prises dans certains Etats, et plus généralement toutes les mesures de restriction imposées par les autorités sanitaires. Les démocrates? « Ce qu’ils font, c’est d’utiliser le COVID pour voler le résultat des élections… et priver le peuple américain d’une élection équitable et libre », a scandé le président américain, en référence au vote électronique que les démocrates voudraient généraliser.

On pensait que le coronavirus et ses 175 000 morts enregistrés à ce jour aux Etats-Unis, auraient peut-être « changé » le Parti républicain, il semble plutôt qu’il ait renforcé les convictions de Donald Trump. Et sa stratégie pour les élections du 3.11.

Extraits:

Comme prévu, c’est une Convention qui est à la gloire du Président-candidat, lequel s’adresse essentiellement à une base électorale galvanisée, très partisane, et non pas un électorat élargi. Mais cela fait longtemps qu’on sait qu’il cherche pas à élargir sa base de plus fervents supporteurs. Ni par son style, ni par un agenda qui serait plus rassembleur, plus marqué par les valeurs de solidarité et d’empathie, de lutte contre les discriminations et contre les minorités…, alors qu’il y une vraie demande pour ça.   Marie-Cécile Naves

Depuis le printemps, Donald Trump a perdu du crédit auprès de certaines catégories de la population dont il ne peut pas se passer pour l’emporter. En particulier les seniors de plus de 65 ans, qui se déplacent beaucoup pour aller voter. – beaucoup plus que les jeunes. Et puis, il a continué à perdre du terrain chez les femmes. Chez les femmes – et là, on parle de manière très générale parce qu’il faudrait croiser avec l’origine, le lieu de résidence, le niveau d’études etc -, il y a un gap de plus de plus de 20 % d’intentions de vote entre Biden et Trump, c’est considérable. Les femmes, qui sont peut-être plus sensibles par leur expérience de vie, par les stéréotypes de genre, etc., aux enjeux de santé et de soin de l’autre, ont été très préoccupées par la très mauvaise gestion, objectivement, de la pandémie par le Président.    Marie-Cécile Naves