Journal vidéo de la campagne américaine #3

Journal de campagne aux Etats-Unis #3, le 4.03.20

Voici le troisième épisode de mon journal de la campagne présidentielle aux Etats-Unis. Le super tuesday marque l’incroyable come back de Joe Biden.

Après sa nette victoire en Caroline du Sud, Biden était dans une bonne dynamique, confirmée par le ralliement de Pete Buttigieg et Amy Klobuchar, ainsi que celui de l’ancien candidat à l’investiture, le Texan Beto O’Rourke, qui a sans doute joué dans la victoire de Biden au Texas.

Biden remporte 10 États (dont des blue-collar states et le Texas) et Sanders 4 (dont la Californie). Il a donné un signe d’unité après les ralliements à lui : 1) dans l’establishment, 2) chez les sympathisants démocrates.

En effet, qu’est-ce qu’on confirmé les sondages de sortie des urnes dans les 14 États qui votaient le mardi 3 mars ? Que la principale motivation des démocrates était de battre Trump, pas de défendre un programme à tout prix. Et que les votants se sont, pour beaucoup, décidé dans les derniers jours (donc conscients de la dynamique Biden).

Ce qui n’est pas le cas de Sanders, qui a « besoin d’un deuxième acte », de convaincre au-delà de son cercle. Au Texas, par exemple, Sanders fait mieux dans les régions Latinos, Biden gagne chez les suburban white voters : cible de Trump.

Autre enseignement de la soirée du 3 mars : Bloomberg n’a pas gagné son pari. Sa faible performance se fait au bénéfice de Biden. S’il abandonne la course, c’est à Biden que cela profitera.

Les faiblesses de Biden :

1) séduire les jeunes (qui votent moins que les plus de 45 ans), même si c’est un électorat qui vote moins que les seniors.

2) Les propositions de Biden, elles sont déjà beaucoup plus à gauche que ce que proposait Barack Obama en 2012. Mais il devra ouvrir encore élargir son électorat : son plan climat est timide, par exemple. Il ne parle pas de transformer la société américaine, mais de « revenir à la normale » (époque Obama). Il devra gagner des points dans la jeunesse très progressiste et mobilisée. Mais Biden a un côté « rassurant » pour les démocrates qui veulent absolument battre Trump.

3) Il a voté la guerre en Irak en 2003.

On peut donc dire que la première étape de l’unité des démocrates s’est faite dans cette campagne.

La remontée de Biden est une très mauvaise nouvelle pour Trump, qui gère à sa manière l’épidémie de coronavirus. Le déni continue, ainsi que l’absence d’action concrètes en faveur de la population (seulement un contrôle des frontières et des vols avec l’Iran).

La maîtrise du récit est la priorité mais Trump multiplie les bévues : il dit découvrir que la grippe fait des milliers de morts chaque année, il demande un vaccin aux labos pharmaceutiques, il accuse l’ouverture des frontières et l’immigration « les mondialistes » (vieille rhétorique d’extrême droite)

La bourse a enregistré la dernière semaine de février sa pire semaine depuis la crise de 2008

Sa gestion de la crise sera très importante, c’est un vrai test pour Trump pour sa propre campagne.