Le 2 juin 2023, j’étais l’invitée de Raphael Kahane pour son émission « Le monde dans tous ses états », diffusée sur France Info TV et France 24. Il était question du début de la de campagne présidentielle de 2024 aux Etats-Unis, donc de Trump, Biden, DeSantis, d’immigration et de vaines polémiques sur le « wokisme ».
Pour l’instant, chez les Républicains, en vue de l’élection présidentielle de 2024, il y a Trump et les autres… Et l’écart se maintient ! Malgré les affaires.
Où est la base militante de DeSantis ailleurs qu’en Floride ? Où sont les donateurs ? Même une partie des élus de Floride soutiennent Trump, qui a un temps d’avance dans les levées de fonds et le réseautage
Son but : faire de la Floride, dont il est le gouverneur, le laboratoire de l’Amérique… Mais la Floride n’est pas l’Amérique.
DeSantis est porté par un extrémisme obsessionnel, quasi-névrotique, « anti-woke » : Disney, réduction drastique de l’accès à l’avortement, interdiction des livres dans les bibliothèques scolaires…
Idéologiquement, comment se démarquer de Trump ? Reagan et le reaganisme demeurent la référence à droite (Mike Pence). De plus, Trump sait louvoyer dans les prises de parole (avortement, etc.). DeSantis, non. Il passe pour celui qui n’assume pas (loi contre l’avortement). Trump l’avait soutenu en 2018 pour sa 1e élection comme gouverneur dans une primaire difficile : il l’accuse aujourd’hui d’ingratitude.
Si les sondages ne s’améliorent pas après son annonce de candidature, il peut s’inquiéter.
Le défi pour Ron DeSantis : ne pas s’aliéner la base électorale de Donald Trump tout en se démarquant de lui. Une équation difficile en raison du culte de la personnalité dont jouit Trump, à qui ses électeurs pardonnent ce qu’ils ne pardonnent pas à Ron DeSantis : ses propos sur l’Ukraine, son esprit de revanche, son jusque boutisme. Enfin, il ne faudra pas séduire que les plus extrémistes : ce sont les électrices et électeurs républicains perdus depuis 2018 qu’il faut aller chercher.